Les femmes en traumatologie et en chirurgie orthopédique : Combler le fossé

À l'occasion de l'Année internationale des travailleurs de la santé et des soins, la Journée internationale de la femme est une excellente occasion de réfléchir aux initiatives visant à faire progresser l'égalité des sexes dans le secteur de la santé. L'AO Alliance est fière de soutenir les femmes dans le domaine de la chirurgie traumatologique et orthopédique, et s'engage à faire progresser l'objectif de développement durable 5 (SDG5) pour « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. »

L'augmentation de la représentation des femmes dans les admissions dans les facultés de médecine ne se reflète pas dans le domaine chirurgical, où seulement 12 % des chirurgiens sont des femmes.

Une inégalité encore plus grande entre les sexes existe dans les domaines de la traumatologie et de l'orthopédie. La Fédération européenne des associations nationales d'orthopédie et de traumatologie (2020) indique que le nombre de femmes chirurgiens orthopédistes est passé de 4 à 6 % au cours de la dernière décennie. Des tendances similaires ont été observées lorsque l'on compare les nations au niveau mondial. 12 % des membres de la British Orthopaedic Association étaient des femmes, ainsi que 6,5 % des membres de l'American Academy of Orthopaedic Surgeons, et 11,2 % des chirurgiens orthopédistes canadiens en exercice. La situation n'est pas différente dans les pays à faibles et moyens revenus.

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« La plupart des gens ne pensent pas que les femmes puissent devenir chirurgiennes ou même médecins », déclare la Dr Naomi Amuron, chirurgienne orthopédiste au Centre orthopédique de Komi, en Ouganda, et membre enseignante  de l'AO Alliance. Elle est la seule femme chirurgienne dans son hôpital et la deuxième de deux femmes chirurgiennes dans tout le pays.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'Afrique aura besoin de 3,7 millions travailleurs de la santé pour fournir des soins de santé  d'ici 2030. L'objectif du personnel médical a été d'améliorer le ratio médecins/patients en augmentant le nombre d'étudiants en médecine. Women In Surgery Africa (WiSA), sous l'égide du College of Surgeons of East, Central and Southern Africa (COSECSA), a mis en place un programme de mentorat pour les femmes en formation chirurgicale, en promouvant le réseautage professionnel et en encourageant les collaborations.

« Bien que les stratégies de diversité puissent varier d'une nation à l'autre, les principes qu'elles intègrent sont valables pour tous. La diversité attire les meilleurs talents et permet d'améliorer la prise de décision et l'innovation dans nos organismes de santé. Plus important encore, œuvrer pour une profession juste, équitable et diversifiée est un impératif moral et éthique et, tout simplement, la bonne chose à faire », déclare Claude Martin Jr, directeur général de l'AO Alliance, qui étudie avec l'International Orthopaedic Diversity Alliance, et d’autres organisations partenaires, les meilleurs moyens de faire progresser l'intégration des femmes dans les services de traumatologie et de chirurgie orthopédique.

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Chirurgienne rwandaise participant à un cours de l'AO Alliance/AO CMF sur la fixation des fractures faciales, Kigali, Rwanda, février 2019.
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De gauche à droite : Mahder Eshete (Éthiopie), Deepa Bose (Royaume Unis) et Nardos Worku (Éthiopie) à la remise des diplômes de la COSECSA, Maputo, Mozambique, décembre 2017.