Au cœur d'Addis-Abeba, en Éthiopie, une salle de conférence bourdonnait d'impatience alors que les chirurgiens orthopédistes et traumatologues éthiopiens et d'autres parties prenantes se réunissaient pour la deuxième réunion d'examen de l'étude BOSAD (Bone Setting Associated Disability - Handicap associé aux traitements des guérisseurs traditionnels). Des représentants de huit hôpitaux tertiaires du pays, du ministère de la Santé, de l'Association éthiopienne de santé publique et de la société éthiopienne d'orthopédie et de traumatologie (ESOT) se sont réunis pour discuter des progrès, des défis, et de la voie à suivre dans leur mission de prévention de l'invalidité musculosquelettique causée par les pratiques des guérisseurs traditionnels.
Les docteurs Ephrem Gebrehana et Mengistu Gebreyohanes, tous deux originaires de Hawassa et à l'origine de l'étude BOSAD, ont pris la parole pour ouvrir la réunion.
« Bonjour, chers collègues », ont-ils commencé, leur voix résonnant de passion. « Aujourd'hui, nous sommes réunis non seulement en tant que professionnels de la santé, mais aussi en tant que pionniers d'un mouvement visant à changer des vies. Notre parcours avec le BOSAD a été remarquable, et il est temps de réfléchir à nos réalisations et de tracer la voie pour l'avenir. » Le Dr Geletaw Tessema, président de la Société éthiopienne d'orthopédie et de traumatologie (ESOT), a ensuite prononcé un discours de bienvenue.
La réunion s'est déroulée avec des présentations détaillant le taux élevé de complications associées aux traitements des guérisseurs traditionnels. Les chirurgiens ont partagé leurs expériences et décrit les défis auxquels ils sont confrontés.
Le Dr Gebreyohanes a ensuite présenté des représentants du ministère de la Santé et de l'Association éthiopienne de santé publique, qui ont exprimé leur soutien à l'initiative.
Au fil des discussions, les participants ont examiné des stratégies visant à étendre le programme BOSAD aux soignants primaires, aux enseignants, aux parents, et aux enfants. Ils ont envisagé des partenariats potentiels avec des organisations régionales et internationales, des campagnes de sensibilisation du public, et l'intégration des techniques BOSAD dans le système de santé au sens large.
Le lancement de documents imprimés et d'une application en ligne visant à fournir des connaissances de base sur les chutes involontaires et les stratégies de prévention des blessures, ainsi qu'un kit de prise en charge préhospitalière pour les écoliers, a constitué un événement marquant. Ces documents sont disponibles en cinq langues éthiopiennes. Cette initiative vise à décentraliser l'expertise et à faire en sorte que même les régions éloignées puissent bénéficier de ces informations. La réunion s'est achevée sur un sentiment renouvelé d'utilité et un engagement collectif à étendre l'impact du BOSAD. Les chirurgiens ont quitté la salle de conférence inspirés et prêts à retourner dans leurs régions respectives pour mettre en œuvre les stratégies discutées.
L'étude BOSAD a élargi son champ d'action, innovant dans des zones rurales auparavant mal desservies. Grâce à des efforts conjoints, les chirurgiens, les experts en santé publique et les acteurs du ministère de la Santé travailleront ensemble pour que l'étude BOSAD fasse partie intégrante du paysage sanitaire éthiopien, réduisant de manière significative le handicap associé à la perte osseuse et permettant aux blessés de mener une vie plus active et plus épanouie.