Pr Samba Koné nous parle des traitements des fractures et de l'AO Alliance en Côte d'Ivoire

En 2013, Samba Koné rejoint le comité socio-économique de l'AO (AO SEC), dont les activités ont ensuite été reprises et développées par l'AO Alliance. À l'époque, un seul cours de formation médicale continue sur les soins des fractures était organisé chaque année en Côte d'Ivoire. Avec l'avènement de l'AO Alliance, deux cours ont été organisés chaque année : un pour les chirurgiens et un pour le personnel de bloc opératoire (PBO), dans le cadre du Fracture Solutions Program « le Programme de solutions aux fractures ». 

En 2019, l’AO Alliance a lancé le WATEP (West Africa Trauma Education Program – Programme d'éducation sur les traumatismes en Afrique de l'Ouest) en collaboration avec la Fondation Johnson & Johnson, pour une durée de trois ans, dont l’objectif est d’améliorer la qualité et l’accès au traitement des fractures en Afrique de l’Ouest. La participation à ce programme a permis d’ajouter un cours supplémentaire par année dans le pays. « C’est un gros changement, car cela nous permet de faire trois cours au lieu d’un. Un est non-opératoire et les deux autres sont opératoires. On peut donc alterner et faire en faire un pour le personnel de bloc et un pour les chirurgiens, et vice-versa, donc très intéressant, » dit Koné. « Les participants sont motivés, il y a bon retour. Ils en demandent plus. L’image rayonne sur toute la Côte d’Ivoire et à la faculté de médecine, on entend beaucoup parler de l’AO Alliance. »

Selon Koné, le traitement des fractures rencontre deux difficultés majeures : d’une part, il y a le réchauffement climatique qui entraîne une saison des pluies plus longue, ce qui apporte une augmentation des traumatismes suite aux inondations, aux éboulements et aux effondrements de maisons.

D’autre part, le délai rencontré pour l’accès aux soins constitue une difficulté supplémentaire. « Les blessés viennent 6 à 8 heures après l’accident, s’ils sont à Abidjan. Mais s’ils sont à l’intérieur du pays pour venir à Abidjan, c’est compliqué. Les fractures ouvertes sont difficiles à cause du risque infectieux et d’autant plus quand les malades viennent tardivement. » Dans ce contexte, le cours sur le traitement non-opératoire des fractures s’avère crucial, car une fois formé, le personnel de santé en dehors de la capitale peut préparer les patients au transfert de manière beaucoup plus sûre et efficace.

Le Pr Samba Koné est chirurgien orthopédiste au CHU de Cocody à Abidjan en Côte d’Ivoire et responsable national pour les cours de l’AO Alliance.

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De gauche à droite : Rolf M Jeker, Manjul Joshipura, Jim Harrison et Samba Koné, avril 2017

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