Ouvrir la porte aux femmes en traumatologie et en orthopédie

La Journée internationale de la femme est l’occasion de réfléchir à l'égalité des sexes, que ce soit dans le monde ou chez soi. Elle met en lumière des questions qui doivent être résolues au plus vite, pour que les sociétés puissent s’épanouir. La violence à l'égard des femmes, le manque d'accès aux services et à l'éducation, le manque de représentation au sein du gouvernement et dans d'innombrables industries, et les inégalités de salaire ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels les femmes sont confrontées. Beaucoup de travail a certes déjà été accompli dans de nombreux pays, mais il reste encore beaucoup à faire partout ailleurs.

Pour l'AO Alliance, cela signifie que les femmes aient accès à la formation en chirurgie traumatologique et orthopédique (T&O) en Afrique subsaharienne, afin qu'elles puissent rejoindre un domaine qui manque cruellement de personnel dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI).

À l'échelle mondiale, seuls six pour cent des femmes sont des chirurgiennes en T&O. Cet écart impressionnant dans la représentation des femmes offre l'occasion de faire mieux, d'investir dans les femmes et de supprimer certains des obstacles auxquels elles sont confrontées.

Deux chirurgiennes gambiennes sont actuellement en stage à l'hôpital central Queen Elizabeth au Malawi, grâce à une bourse de l'AO Alliance, les docteures Fatoumatta Jaiteh (boursière stagiaire en T&O) et Mariama Suso (résidente en chirurgie T&O). Elles reviennent sur une idée fausse, très répandue sur la traumatologie et l'orthopédie : « C'est un domaine épanouissant. Ce que les gens disent au sujet de la force physique est erroné », déclare Dre Jaiteh. Dre Suso est d'accord : « Je pense qu'il y a beaucoup d'idées fausses sur le fait que la traumatologie et l'orthopédie sont un domaine purement masculin ou qu'il faut une grande force physique pour pouvoir y faire carrière. Ce n'est pas vrai. Les femmes accomplissent de grandes choses en T&O. »

Fatoumatta Jaiteh prodigue des encouragements aux femmes qui hésitent à se lancer dans ce domaine : « Voir le résultat après une bonne gestion (des fractures) est passionnant. Voir le sourire des gens que votre équipe a pris en charge et la façon dont ils vous remercient est extraordinaire. Vous allez revoir des enfants à la clinique et vous ne remarquerez même pas leur infirmité. C'est ce qui me pousse à continuer. Quand on suit son rêve avec détermination, on finit par le réaliser. »

Tous les domaines et industries seraient gagnants à inclure les femmes sur un pied d'égalité, ne représentent-elles pas la moitié de la population humaine ? En élargissant l'accès des femmes à la formation en chirurgie T&O, on augmentera également le nombre de chirurgiens en T&O dans les PRFI. Ces pays subissent un nombre disproportionné de blessures entraînant 30 millions de handicaps musculo-squelettiques chaque année. De tels chiffres semblent impossibles à ignorer, tandis que la charge des blessures reste une épidémie silencieuse qui coûte des milliards en perte de productivité et piège les familles dans un cycle de pauvreté, alors qu'elles luttent pour joindre les deux bouts pendant que celui qui était la source de revenus de la famille reste invalide.

Les Dres Jaiteh et Suso retourneront en Gambie en 2024 et 2025, prêtes à relever les défis des soins en traumatologie et orthopédie dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, qui ne compte que trois chirurgiens en T&O gambiens pour une population de 2,4 millions d'habitants.

Légende de la photo : Dres Mariama Suso (à gauche) et Fatoumatta Jaiteh (à droite)

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